- Kovu ! Pourquoi tu as de la pâte à tartiner étalée sur tout le visage ?
Le petit garçon baissa les yeux. Il n'aimait pas se faire disputer quand il n'avait pas fait de bêtise. Mais Sœur Marge, avec ses sourcils froncés, ne semblait vraiment pas contente de lui. Kovu s'excusa platement, répétant que c'était son ami James qui lui avait raconté qu'avec du Nutella sur le visage on devenait plus beau. Sœur Marge soupira lourdement.
- Oh seigneur, Kovu ! Comment peux-tu être aussi naïf ! Tu as dix ans voyons, tu devrais apprendre à faire la différence entre la vérité et les farces. Va te débarbouiller le visage et retourne au dortoir. Et je t'en prie avise de réfléchir à ton erreur.
Kovu s'excusa et partit rapidement en direction de la porte, histoire d'éviter le plus possible le lourd regard de la femme d'église. Il débarqua dans le couloir et se mît à courir jusqu'à la salle d'eau, à l'autre bout du bâtiment. L'orphelinat catholique d'Ohio était très grand, et Kovu se perdait régulièrement dans le labyrinthe de pièces et de portes. Et puis il avait entendu dire qu'une pièce secrète était une prison où la mère supérieure avait enfermé un démon, alors le petit brun avait très peur de se tromper de chemin et débarquer dans cet antre.
Après s'être lavé et avoir enfilé un pyjama blanc, le petit orphelin fonça rejoindre son lit. Il croisa James qui le prit dans ses bras en riant. Son meilleur ami s'excusa de sa blague et lui répéta qu'il était beaucoup trop crédule comme garçon. Kovu se contenta de tirer la langue et grimpa l'échelle de son lit superposé pour aller se cacher sous la couette. Sous son matelas, le jeune récupéra son petit ourson en peluche fétiche, et un papier soigneusement plié en quatre.
Comme chaque soir, il relut les mots de sa mère. Elle était désolée de ne pas pouvoir s'occuper de son enfant, mais il n'y avait aucune explications. Kovu lisait encore et encore les phrases, dans le vain espoir de trouver un indice. Mais il n'y avait que le prénom et le nom de l'enfant abandonné, sa date de naissance et une promesse que sa mère pensera chaque jour à lui.
- Je te retrouverais maman, souffla doucement le petit. Même s'il faut pour cela que je traverse toute la Terre. Et j'apprendrais toutes les langues du monde pour qu'on se retrouve !
Les années passèrent, et Kovu fut adopté par un couple âgé habitant en plein centre-ville de Colombus. Ils était adorables, mais Kovu ne se sentir jamais dans une famille. La mère, Simone, était une femme française tombée éperdument amoureuse de Jefferson, un natif de l'Ohio. Remarquant que Kovu était très intéressé par les langes étrangères, elle lui apprit le français. Kovu apprenait très vite, et ses après s'attachaient vite à cet adolescent. Il n'était pas, selon eux, comme les autres jeunes à boire et copuler partout. Kovu semblait innocent et ses croyances religieuse avait l'air d'être comme une barrière pour lui contre l'adversité.
Mais en vérité, tout était assez différent. Kovu était devenu un jeune homme incroyablement séduisant. Il était très souriant et d'un caractère calme, alors il était très apprécié. Et comme le naturel revenait toujours au galop, il était très naïf. Lorsqu'on lui proposa de fumer en secret de ses parents "parce que c'était cool" il le fit. Il couchait avec de nombreuses demoiselles presque par charité, car d'après lui si elles en avait envie cela ne ferait pas de mal. Et puis il y avait toujours en lui la petite voix de son ami James qui l'incitait à ne pas réfléchir et faire ce qui avait l'air drôle.
Kovu débarqua à l'université de Colombus à 22 ans, après quelques années à étudier à l'étranger l'espagnol et l'italien. Il était revenu d'Europe avec des rêves plein la tête. Il avait découvert la fête, les canons de beautés méditerranéens, et des méthodes bien plus amusantes d'apprendre les "langues". Il s'était fait surnommer Ken, car il avait une beauté incroyable mais qu'il se laissait un peu trop faire. Alors même si cela le faisait rire, Kovu se promit d'être moins naïf à l'université de l'Ohio.