« Je vais tellement te pulvériser que même ta salade il faudra que tu la mange avec une paille. » azi, encore ce bouffon qui lui balance des morceaux de pains dans la tronche. elle connait pas son nom. elle sait rien de lui. sûrement un raté type bas de l'échelle aux couleurs des omégas. troisième fois dans le mois qu'il vient littéralement lui péter le trou de balle, ce déchet. tenant fermement son balais-serpillère entre les deux mains, aujourd'hui, j'annonce solennellement que l'heure de la vengeance a... trop tard. « Mange ça, sac à merde ! » en deux en trois mouvements, son balais se retrouve dans la tronche de son agresseur turbulent. neva lui lustre littéralement le visage. miam. elle baisse sa garde et ramène le balais plus efficace que jamais contre elle. où sommes-nous ici ? dans le réfectoire d'un asile de fou ? la jolie petite femme de ménage balance son plus beau doigt au plus gros de tous les blaireaux, le laissant profiter de cette merveilleuse humiliation. rejoignant le placard à balais du restaurant universitaire, elle balance tout le matos et retire les gants en latex qui recouvre ses jolies doigts. prête à faire marche arrière et à quitter le local glacial, elle sent une main se poser fermement sur son épaule et la pousser sauvagement à l'intèrieur du placard à rangement. la porte se referme illico derrière-elle. la lumière - automatique - s'éteint presque immédiatement. victime d'un mauvais coup. vouz l'aurez compris. neva hurle derrière la porte. « Je sais que t'es là espèce de sale rat ! J'te retrouverais ! J'te ferais manger ton chat ! Ton chien ! Et toute la merde qui te colle encore au cul si tu ne me fais pas sortir d'ici ! » un rire démoniaque. machiavélique, sort de la bouche du troufion de tout à l'heure. il joue avec la clé, la faisant passer entre ses doigts avec une dextérité experte. « Ma belle, tu apprendras qu'ici c'est moi, qui ai toujours le dernier mot. » D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Neva s’est toujours retrouvé dans ce genre de situation. Non je déconne. C’est totalement absurde comme situation. Mais vous savez moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation… Moi si je devais résumer ma vie aujourd’hui, avec vous, je dirai que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer... C'est sur ces belles paroles d'Otis que nous retrouvons Neva, coincée depuis trente interminables minutes. sur le point d'être sauvée par un membre du service technique, elle réclame l'attention d'une amie qu'elle a réussie à contacter depuis son téléphone portable. elle n'a pas plus peur du noir que des endroits clos. mais la solitude. la solitude... est le sentiment qu'elle déteste le plus. de même que l'abandon. alors même dans la pire de toutes les situations, madame bavarde, bavarde, bavarde. raconte sa dernière nuit avec son colocataire. explique comment elle a dégagé un problème de codage extrêmement compliqué la veille. mais jamais, non jamais, elle ne parlera de sa mésaventure. à la question "comment as-tu fait pour te retrouver là ? " elle répondra qu'elle ne sait pas, qu'une force mystique mystérieuse l'a poussée dans le placard. elle dit toujours la même chose. quand elle est retourné à l'école quelques semaines après la mort accidentelle de sa mère sur son lieu de travail, à la question "qu'est-ce qu'il t'ai arrivé exactement ?' elle a sourit et elle a dit : "j'ai été kidnappé par le diable. j'ai fait un petit séjour en enfer. puis j'ai rencontré une jolie sorcière. elle m'a apprit quelques astuces, tu veux voir ?" elle a sauté littéralement dans les bras de sa camarade, lui a secoué les nattes, et elles ont prit ensemble le chemin de leur classe respective. neva elle ne craque jamais. elle garde son sang-froid. elle est forte et fidèle à elle-même. elle casse des culs, comme dirait l'autre.