Saloperie de bizutage à la con. Sérieusement, je ne pouvais pas être plus ridicule. Je passais vraiment pour la blonde de service, moi qui prétendait haut et fort que les Gamma n'étaient pas toutes sans cervelle mais qu'on savait réfléchir et nous montrer intelligente. Bah ouais, y a pas que le physique qui compte et ça, les gars devaient vraiment se le rentrer dans le crâne parce qu'ils étaient vraiment les champions dans le domaine. Les stéréotypes moi, j'en avais marre et pourtant, je devais en incarner un aujourd'hui et ça me saoulait au plus haut point. J'en étais aux Alpha. Je rentrais dans la résidence, faisais le tour des chambres et finalement, je m'arrêtais devant celle de Nicholas. J'avais besoin de le voir pour un devoir auquel je devais rendre et dont je ne comprenais pas grand chose. J'allais en profiter pour mener à bien mon bizutage. Le panier rempli de cookies pas cuits, je frappais à sa porte on ne peut plus sûre de moi, croisant les doigts pour qu'il soit présent et qu'on puisse passer un moment ensemble tous les deux parce que mine de rien, ça faisait un petit bout de temps qu'on ne s'était pas vus tous les deux. On ne faisait que se croiser en amphithéâtre, c'était le moment ou jamais.

Aujourd’hui est un lendemain de soirée. Certes il n’est pas dans la confrérie de ceux qui organisent les meilleures soirées mais squatter l’une d’entre elle n’est pas une chose anodine pour Nicholas et de nombreuses personnes de l’université. Et puis il n’y a pas qu’eux qui font des soirées, les Alphas peuvent très bien s’en faire entre eux. Nicholas s’était levé à l’heure pour aller à ses cours comme d’habitude mais disons que même si la journée était terminé bien tôt, il n’allait pas immédiatement allait mettre les pieds dehors pour se balader ou juste pour aller sur le terrain. Il se contenta de rentrer dans sa chambre histoire de faire les révisions nécessaires et travaux donnés. Il était à vrai dire sur son lit, ses bouquins sur les genoux en train de relire le nécessaire histoire de pouvoir repartir avec une sacrée note à la prochaine évaluation.  Il était donc pas mal concentré mais songeait quand même depuis un moment à se faire une pause quand il entendit du bruit à sa porte. Personne ne venait ouvrir, il se leva et alla jusqu’à la porte. Il ouvrit et vit Alizée. Il baissa la tête et la vit avec un panier à la main, il arqua un sourcil. Il se demandait ce qu’elle voulait. Il lui fit signe d’entrée et d’aller à l’étage.

« Alizée…qu’est-ce qui t’amène ? Qui plus est avec un panier ? »

J'avais rien de mieux à faire aujourd'hui alors, autant de débarrasser de cela aussi vite que possible et enfin reprendre toute crédibilité. J'ai pris sur moi et j'ai enfin frappé à la porte, aussi bizarre soit-il, avec mon petit panier de cookies pas cuits. Franchement, on était dit le petit chaperon rouge rendant visite à mère-grand sauf que le contenu était différent de celui du conte et que la grand-mère en question et bien, c'était Nicholas. Pas sûr que la comparaison lui plaise mais bon, je préfère passer. J'attendais donc avec impatience -ou pas- qu'il m'ouvre la porte et c'est ce qu'il finit par faire. Il me fit signe d'entrer et c'est ce que je fis assez rapidement parce que je n'avais pas spécialement envie de me ridiculiser devant telle ou telle personne qui serait susceptible de passer dans le coin. Je l'ai suivi, le sourire aux lèvres parce que même dans les pires situations, c'est cool de garder le sourire et je lui ai enfin donné des explications. Je dois vendre des cookies pour financer le prochain voyage des gamma et, je me suis dit que tu pourrais être intéressé ?! C'est vraiment pour la bonne cause tu sais ! Evidemment, j'ai "oublié" de lui faire part du fait que les cookies n'étaient pas cuits. Autant dire que je vendais de la pâte aux pépites de chocolat, la blague de l'année !

Vendre des cookies pour financer le prochain voyage des Gammas ? Qu’est-ce que c’était donc cette histoire ? Notre cher Alpha n’était pas du tout au courant que les Gammas avait pour ambition de quitter les murs de l’université pour se rendre autre part même un bref instant. Bon en même temps n’étant pas dans leur confrérie c’est un peu normal qu’il ne soit pas au courant mais les préparations de voyage ce n’est pas le genre de chose qui reste secret. Il y a des tas de papiers, de tracts qui filent un peu partout généralement. Il y a plein de blabla qui s’éparpillent dans les couloirs de l’université. Tout le monde est au courant quoi finalement. En gros elle le voyait comme un potentiel morphale si elle disait qu’il pouvait être intéressé par un possible achat de ses cookies. Bon après il faut dire que déjà Nicholas ne connaissait pas l’état des cookies mais la remarque amenait plus ou moins à voir les choses ainsi.  
« Oui je sais que c’est pour la bonne cause, je me doute bien que vous allez pas vous droguez avec l’argent…quoique on sait jamais. Mais concrètement tu les vends combien tes cookies et puis je peux voir tes chef-œuvres au fait ? Histoire d’avoir une petite idée de ce qui va me faire saliver. »

Il regarda la jeune femme et attendit que cette dernière puisse lui montrer l’état de ce qu’elle essayait de lui vendre. Quitte à lui acheter quelque chose autant en voir la tête.

J'ai l'air d'une conne avec ces gâteaux. Ils seraient cuits à la limite, je peux pas dire... mais là, j'avais l'air ridicule ni plus, ni moins. J'avais l'impression d'être une idiote, une blonde sans cervelle. Je déteste cette idée de moi. Parfois je dis des conneries ou j'en fais or, jamais au point de me foutre la honte devant chaque confrérie. C'est vraiment un truc de Gamma ça. Je lève les yeux au ciel face à cette pensée et me reconcentre sur Nicholas qui comment à me poser des questions sur ces fameuses cookies. Ca m'embête de lui dire que j'ai pas cuit alors, je fais exprès d'omettre ce détail et je me focalise sur sa question par rapport au prix plutôt qu'à l'aspect. S'il est un minimum intelligent, il verra bien que ce ne sont que des petits tas de pâtes et devinera peut-être que c'est qu'un stupide bizutage à la con. Je penche le panier pour lui faire voir sans dire un mot là-dessus et j'hausse les épaules : Oh bah ça, tu me donnes ce que tu veux ! Bah ouais parce qu'en réalité, on s'en fout pas mal du fric, c'est juste le concept qui compte. Faut juste faire un petit geste aller Nicho !