" ESPRIT MALÉFIQUE, ES-TU LA ? " ft. @Bambi E. Burton
Il est environ vingt-deux heures et pour la première fois depuis un long moment, tu es tranquillement dans ton appartement. Seul. Pas un pote, pas un coup d'un soir. Rien. Juste toi, une cannette de bière, une pizza et un DVD. Ça fait tellement longtemps que t'as pas fait dans la simplicité que tu ne sais même pas trop comment agir. Ces derniers temps, t'es tout le temps entouré. Mais cette soirée au calme dans ton canapé tombait un point. T'étais un peu épuisé, il fallait bien l'avouer. Tu avais vingt-quatre ans et la vieillesse commençait clairement à se faire ressentir. Tu mettais un peu plus de temps à te remettre de tes nuits à une heure et demi de sommeil. Ignorant totalement les appels de tes amis qui se demandent si tu n'es pas mort, tu t'installes en tailleur, vêtu d'un marcel noir et d'un pantalon de jogging de la même couleur (ou de la même non-couleur car le noir n'est pas une couleur). T'appuies sur la touche play du DVD et tu sens un sentiment de bien-être t'envahir. C'est quand même chouette d'être tout seul, parfois. Ton portable désormais en mode avion, la soirée t'appartient. Sauf que... Ça frappe à la porte à peine la première image du film apparue sur l'écran. Tu tentes d'ignorer. Sauf que ça frappe encore et avec une certaine force. T'as même l'impression que la personne derrière la porte pourrait être en danger de mort. Du coup, tu mets sur pause et tu t'élances vers la porte en grommelant. Si c'est l'un de tes potes, tu le défonces. T'avais juste envie d'être tranquille. Quand t'ouvres la porte, la seule chose que tu vois, c'est un tas de livres poussiéreux et des cheveux blonds qui dépassent. Tu fronces les sourcils. « Bambi... » soupires-tu. « C'est pas que tu me déranges mais... Si un peu en fait. » Tu t'adosses à l'encadrement de la porte, la laissant galérer avec ses bouquins qui ont l'air bien trop lourds pour elle.

spirit are you there ?

Gusgus & Bambiche

Tu poses le dernier bouquin poussiéreux sur le bureau de ta petite chambre d’Alpha. Une pile de quatre ou cinq énormes bouquins s’y tiens. Tu ne comptais plus les jours que tu avais passé à les chercher un peu partout dans les boutiques antiques de la ville. Tu ne comptais pas non plus les dollars que tu avais dépensés pour eux. Les antiquaires s’en mettent plein les poches, c’est fou ! Tu attrapes ton sac dans lequel tu mets une boîte métallique avant de le mettre sur l’épaule, prends la pile de livre dans tes bras – oh que c’est lourd ! – et file à travers la nuit fraîchement tombée. Deux bus et quelques minutes de marche plus tard, te voilà à Downtown. Tu frappes une fois à la porte de la maison de Gus. Pas de réponse. Tu vas voir à la fenêtre, te perchant sur la pointe des pieds. Il est bien là, pourtant. Les esprits l’ont rendu sourd, ça y’est. Tu retournes à la porte et te remet à toquer jusqu’à ce qu’il daigne t’ouvrir. Tu ne bougerais pas le petit orteil d’ici avant ! Bambi... C'est pas que tu me déranges mais... Si un peu en fait. Ah, il a ouvert. Tu le devines parce que tu entends sa voix derrière la pille de livre. Tu passes ta tête sur le côté et lui fait un grand sourire. J’en aurais pas pour longtemps, j’te jure. Puis tu passes devant lui et entre dans la maison sans y être invitée. Dans l’entrée, tu te retournes pour lui faire face. J’ai fait quelques recherches ses derniers jours. Et j’ai trouvé des trucs intéressants. Tu devrais y jeter un coup d’œil. dis-tu en tendant les bras. Avec un peu de jugeote, il prendrait les livres. Mais c’est bien connu, les esprits malsain n’ont pas de jugeote.
✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

" ESPRIT MALÉFIQUE, ES-TU LA ? " ft. Bambi E. Burton
Bambi est une vraie tare. Franchement. C'est difficile de faire plus emmerdante. Parfois, tu te dis qu'elle est l'exemple parfait du pourquoi tu préfères coucher avec des mecs qu'avec des nanas. Car les filles, c'est compliqué. Elles sont nées avec l'art de la complication enfoui au plus profond d'elle-même. Bambi a quand même atteint un certain niveau. Elle est dans la case "casse-bonbon extrême", pour être poli. Mais dans le fond, tu l'aimes bien. Elle te ferait presque marrer. Mais là, ce soir, t'as pas envie de rire. T'as pas envie d'entendre Bambi dire des élucubrations. T'as juste envie de te mater ton DVD. Tranquille. Sans faon dans le coin. Voilà qu'elle rentre dans ton appartement. Qu'est-ce qu'elle peut être sans gêne. On dirait toi. Sauf qu'elle, elle n'est pas arrogante, elle est juste totalement barrée. Tu jettes un regard aux bouquins qu'elle tend. Ça pue la poussière et ça te donne déjà envie d'éternuer. Quand tu lis le titre du premier bouquin, t'as envie de la frapper avec ses antiquités. « Dis-moi que c'est une blague. Comment réaliser un exorcisme en dix leçons, sérieusement ? (...) Crois-moi, mon esprit maléfique va te tuer avant que t'es pu réussir à l'exterminer. » T'es désespéré mais tu finis par la débarrasser de ses bouquins que tu poses sur la table du salon. « Sérieux, Bambi, tu me gaves, là. J'ai loué un film de filles pour ce soir. Et je compte bien le regarder. » Tu attrapes la boîte qui contenait le DVD et l'agite devant le nez de la blonde. « Regarde. The Notebook. Ca doit bien être la preuve qu'aucun esprit malin ne me possède, non ? » Chacune de tes phrases te paraît un peu plus folle. Bambi te contamine.