Némésis n’est pas, de manière générale, une fille méchante, ou violente. C’est vrai, des fois, elle taquine tout le monde, mais ça reste gentil et affectif. Ils sont rares, sur le campus, ceux qui ne l’apprécient. En revanche, ceux que Némésis n’aime pas, ils sont plus nombreux, et parmi eux, il y a sa chère amie, Vera. Elle l’aimait bien au début la gamine. Mais peut-être que Némé a trop été habituée à être entourée de garçons, et a finit par haïr les filles qui faisaient comme elle. Dans la Famille c’était pareil. Au début c’était Némésis et les garçons, puis ça avait dérivé en Némésis, Vera et les garçons. Au fond, peut-être que Némésis ne la détestait que parce que c’était flagrant que la blondinette aimait plutôt bien la présence de Julian. C’était un peu comme la guerre froide entre-elles finalement. D’un côté, la russe, blonde aux yeux bleus, et de l’autre la pure américaine, issu d’une famille cherokee, brune aux yeux verts. La guerre a commencée. Selon la présidente des plus grands fêtards troubles-fêtes, pour éradiquer un problème, il fallait aller à la racine. Si c’était une guerre, Némésis se battrait corps et âme ! Elle aurait sa revanche sur Vera, sans trop savoir sur quel point, mais elle l’aurait. C’est pas pour rien que son nom était celui de la déesse de la vengeance! Elle arriva à la résidence des roses, habillée en kaki, comme une guerrière, avec ses Dc. Marteens noires usées jusqu’à la semelle, son vieux sac Jansport motif camouflage, et son skate sous le bras. Elle ne frappa pas et rentra très vite dans la résidence. Elle trouverai vite la chambre de cette garce de Vera. Elle arriva devant sa chambre, et l’ouvrit d’un énorme coup de pied, pétant surement la poignée comme une bourrin. Elle enverrait un chèque à la présidente et tout sera réglé. « Toi. Moi. Parler, et maintenant. L’heure est grave. » En vrai, Némésis ne sentait plus le dessous de son pied tellement elle avait mal après avoir tapé trop fort, et elle avait un peu peur d’une fille qui a l’air si inoffensive.

Assoupie dans ton lit depuis quelques heures, tu lis ici un bouquin et tu parcoures le fil d'actualité facebook là. La flemme, c'est dimanche, tu n'as pas particulièrement envie de donner du mal à faire quoi que ce soit. C'est rare que tu laisses traîner tes vêtements sales dans un coin de ta chambre, mais aujourd'hui, tu fais exception. Mia est partie traîner dans les boutiques, et tu ne lui en veux pas de s'être enfuie de la sorte sans toi. Tu avais tellement la flemme, aujourd'hui, que ton popotin était tout rouillé. Un écouteur dans l'oreille pour la musique, tu lisais un bouquin en même temps, et avec deux heures à perdre, tu en étais venue à la moitié du livre. À vrai dire, tu étais une dévoreuse de bouquin, alors pas étonnant que ta bibliothèque, bien que petite, débordait de partout. Tout est paisible et silencieux, dans la chambre, - à l'exception de la musique, jusqu'à ce qu'un violent torrent, un bruit sourd te fasse sursauter, au point de réellement t'effrayer. La porte défoncée, tu te recroquevilles sur ton lit par réflexe, n'ayant que ton portable en main, et ton bouquin, pour te défendre.. Mais tu réalises bien vite que ce n'est que Némé. Avalant ta salive, tu lui souris, un sourire un peu forcé. Némésis, c'est ton amie. C'est celle qui t'a permise de t'intégrer au mieux, ici, quand tu es arrivée. Mais... depuis que tu te rapproches de Julian, et depuis que... tu l'as embrassé, disons que tu ne supportes plus trop Némé. Parce qu'elle aussi, elle tourne autour de Julian. Et t'aimes pas ça. Enfin, tu te détends. « Toi. Moi. Parler, et maintenant. L’heure est grave. » Fronçant les sourcils, tu déposes lentement ton livre sur le lit, remarquant par le fait même son drôle d'habit. Oh. "Ça va pas? Qu'est-ce qui s'passe, Némé?" En effet, ça l'air d'être grave. Tu tapotes le lit devant toi, le coin, pour l'inviter à venir s'asseoir. Tu as tout de même de bonnes manières, hein. "Dis-moi tout."

Némésis se tenait debout, au milieu de la chambre, poings serrés et énervée contre Vera. « Ça va pas? Qu'est-ce qui s'passe, Némé? » Ce qui ne va pas? Mais elle se foutait d’elle ou quoi? C’est pas vrai ça. La garce tapote son lit, comme si rien, absolument rien, ne c’était passé. Elle resta debout, le sang bouillant. « Merci mais je resterai debout. » Elle mourait d’envie de se jeter sur Vera, de serrer son coup entre ses mains et de la tuer, de faire d’elle un cadavre. Mais Némésis était peut-être juste jalouse. Comment cette pétasse avait elle réussi à embrasser Julian. « Dis-moi tout. » Cette fois ci elle perdit son calme et s’avança vers Vera, énervée et presque en larme. « Te dire quoi? Que t’es une conasse, qui a embrassé Julian? Julian bordel, tu le savait TRÈS BIEN que je l’aimais ! » Némésis en avait marre que Vera ait l’air aussi sage et innocente. Elle était comme le diable sous la forme d’une gosse tout petite et blonde. « POURQUOI A T-IL FALLU QUE JE DEVIENNE TON AMIE ET QUE JE T’INTÈGRE AU GROUPE, HEIN ?! Je te déteste, je te déteste, je te déteste! » Elle n’avait jamais pété autant un câble devant qui que ce soit, mis à part sa famille, et regretta d’être autant colérique. Elle faisant tellement d’efforts pour avoir l’air cool et populaire, qu’elle ne pouvait même plus se permettre de s’énerver, et péter un câble contre Vera lui faisait à la fois du bien, et à la fois du mal. Parce qu’elle n’était plus cool et populaire. Elle était juste lamentable et humaine.

« Merci mais je resterai debout. » Déjà, tu ne comprenais pas trop pourquoi elle était arrivée en trombe dans ta chambre, telle une furax qui ne contrôle pas ses émotions de contrariété. En fait, ça aurait dû te sauter au visage, la raison de sa venue ici et de pourquoi elle était entrée en brisant, au passage, la porte. Le baiser. Le baiser, et Julian. Le mélange des deux avait fait venir ton amie, et c'est un bain de sang qu'il y aurait dans ta chambre, d'ici quelques minutes. « Te dire quoi? Que t’es une conasse, qui a embrassé Julian? Julian bordel, tu le savait TRÈS BIEN que je l’aimais ! » Contrairement à elle, tu as toujours appris à garder ton calme, peu importe la situation à laquelle tu devais faire face. Et celle-là n'était pas jolie du tout. Pourtant, tu respirais, tu la regardais dans les yeux, comme si tout était normal. Mais rien n'était normal. "D'où tu t'permets de me traiter de connasse, Némé?", grommelles-tu, insultée qu'elle te traite ainsi, alors que... Alors que, voilà. La jalousie, même excessive, n'est pas une raison pour traiter une amie de la pire des garces. "Et puis merde, c'est pas de ma faute si tu traites Julian comme le pire des chien-chien qui ne fait qu'attendre après son jouet. Putain, j'ai vu comment tu le traites, lui. Et Flynn aussi. Ça saute aux yeux que t'es pas capable d'agir en adulte responsable, et que tu te moques d'eux. J'vois pas pourquoi je devrais avoir honte de ce baiser.", maugrées-tu, maintenant. Tu t'emportes un peu, sans que ce ne soit excessif. Elle mérite amplement ces reproches que tu lui balances en pleine figure. Tu souris même un peu. « POURQUOI A T-IL FALLU QUE JE DEVIENNE TON AMIE ET QUE JE T’INTÈGRE AU GROUPE, HEIN ?! Je te déteste, je te déteste, je te déteste! » Roulant des yeux, tu baisses les yeux par la suite, un peu honteuse de la voir dans cet état. Enfin, c'est faux. Pas honteuse, mais triste. Elle est énervée : tu ne l'as jamais vue ainsi, et au bord des larmes. Ce n'est pas joli à voir. Surtout quand il s'agit d'une amie. Calmement, tu lui réponds: "Parce que c'est ainsi. Parce que tu es mon amie, et réciproquement. Je crois que sur le coup de la colère, tu dis n'importe quoi... Tu n'as pas besoin de t'emporter, on peut parler comme des grandes filles, Némé. Tu veux bien?"

Elle serrait tellement ses poings que ses ongles commençaient à laisser une marque sur ses paumes. Elle ne savait pas garder son calme. Némésis était pathétique, ridicule, et absurde. Mais elle savait très bien qu’elle aurait facilement le dessus sur le blondinette. « D'où tu t'permets de me traiter de connasse, Némé? » Némésis n’avait pas besoin de s’expliquer. Elle traitait qui elle le voulait, comme elle le voulait. Elle sera encore un peu plus ses poings, jusqu’à sentir une vive douleur la traverser. En regardant ses mains elle réalisa qu’elle avait réussi à se couper. Avec ses ongles, sa rage et sa colère. « Et puis merde, c'est pas de ma faute si tu traites Julian comme le pire des chien-chien qui ne fait qu'attendre après son jouet. Putain, j'ai vu comment tu le traites, lui. Et Flynn aussi. Ça saute aux yeux que t'es pas capable d'agir en adulte responsable, et que tu te moques d'eux. J'vois pas pourquoi je devrais avoir honte de ce baiser » C’en était trop, beaucoup trop et bien trop pour que Némésis ne gère la situation. Elle se retourna, colla ses mains au mur et shouta dedans avec son pied, laissant une marque dans le plâtre. Elle payera aussi pour ça, comme si les omegas de foutaient pas déjà assez le bordel. Elle saccageait la confrérie des gammas, et une surprise-party était organisée chez les lambdas d’ici peu. « JE LE TRAITE COMME UN CHIEN? Mais bordel t’es qui pour dire ça? Tu crois que quand je passe du temps avec lui, c’est par charité? Non. C’est parce que je tiens à lui, je l’aime, et tu n’as rien à dire sur Flynn ok? C’est compliqué et t’as pas à t’en mêler! » Elle lui tournait toujours le dos, les mains collées au mur. Elle lui en voulait tellement! Vera était une peste. Comment diable avait elle réussi à rejoindre le groupe d’ami de Némésis? C’était l’enfer, et elle s’en mêlait. Si Némésis n’avait pas le droit de la traiter de connasse, alors Vera n’avait pas le droit de se mêler du charabia sentimental du coeur de Némésis. « Parce que c'est ainsi. Parce que tu es mon amie, et réciproquement. Je crois que sur le coup de la colère, tu dis n'importe quoi... Tu n'as pas besoin de t'emporter, on peut parler comme des grandes filles, Némé. Tu veux bien? » Némésis était à deux doigts d’exploser de rire. Un rire nerveux, bien sur. Son amie? La bonne blague. Dès l’instant ou Vera était devenue un peu amie avec Flynn et Julian, Némésis était devenue méchante et l’avait mise sur sa death-list. « Tu n’es PAS mon amie. Je suis peut-être la tienne mais tu n’es pas la mienne ! Et j’ai pas envie qu’on parle, mais qu’on s’explique putain de bordel de @à&ç!@& !!! » Elle décolla ses mains du mur, laissant de sombres traces (légères quand même) de sang, et se retourna. Elle n’avait plus rien à perdre, elle avait perdu Julian et n’avait plus de dignité depuis qu’elle avait dégommé la porte.

« JE LE TRAITE COMME UN CHIEN? Mais bordel t’es qui pour dire ça? Tu crois que quand je passe du temps avec lui, c’est par charité? Non. C’est parce que je tiens à lui, je l’aime, et tu n’as rien à dire sur Flynn ok? C’est compliqué et t’as pas à t’en mêler! » À l'entente de ses mots, tu te mets à rire, bien malgré toi. Un rire mélangeant déception, nervosité et absurdité. Elle vient de péter non seulement ta porte de chambre, mais en plus de ça : ton mur. Elle dirait quoi Mia en rentrant? Elle est folle. Elle est complètement folle. Tellement qu'elle commence à te faire peur. Et pourtant, tu continues d'oser, de jouer avec le feu, avec le brasier qui commence à exploser. "C'est TOI et toi seule qui rend ça compliqué, Némé. Si t'étais pas amoureuse de dix mecs à la fois, aussi...", souffles-tu, prononçant moins fort la dernière phrase, et pourtant, elle était dite. Aucun retour en arrière. Tu roules des yeux, dégoûtée de la situation. « Tu n’es PAS mon amie. Je suis peut-être la tienne mais tu n’es pas la mienne ! Et j’ai pas envie qu’on parle, mais qu’on s’explique putain de bordel de @à&ç!@& !!! » Cette dispute, qui n'a même pas lieu d'être, te fait revivre plusieurs mauvais souvenirs. Pourquoi tous ceux que tu aimes, tous ceux en qui tu tiens finissent par disparaître, par s'éloigner de toi, par te fuir comme la peste? Es-tu si néfaste que cela? Es-tu si toxique au point que tu en dégoûtes tous ceux qui t'approchent, sur le court ou le long terme? Tu ne remarques même pas les tâches de sang sur le mur de ta chambre, tellement tu as les yeux embués par les larmes. Des larmes que tu sèches en reniflant un coup. Jamais tu ne te laisseras aller aux pleurs. "C'est la même chose. Mais allez, si tu as envie qu'on s'explique, alors commence. Parce que je vois même pas de quoi on pourrait discuter, dans ton état.

« C'est TOI et toi seule qui rend ça compliqué, Némé. Si t'étais pas amoureuse de dix mecs à la fois, aussi... » Trop tard, elle explosait. elle avait des larmes qui lui brulaient la peau, des larmes ardentes qui la mettaient en feu, la déchiraient et l’entaillaient, comme des lames de rasoir. Elle détestait tellement Vera ! C’était qu’une salle gosse, qui jouait les innocentes pour attirer les garçons. Qu’est-ce qu’elle en savait, Vera? Elle finirait surement par blesse Julian si elle se mettait avec lui. Elle ne le connait pas autant que Némésis. Cette dernière s’assoit au sol, dos à Vera. Vera n’a pas le droit de la voir faible. Julian, c’est le premiers gars pour qui elle pleure depuis la mort de Dan. Parce que depuis qu’elle sait pour ce baiser, Némésis craque à chaque instant et pleure tout le temps. Elle se hait, mais tellement! Elle a la haine en elle. L’amour craint, l’amour blesse, l’amour tue. « C'est la même chose. Mais allez, si tu as envie qu'on s'explique, alors commence. Parce que je vois même pas de quoi on pourrait discuter, dans ton état. » Les poings serrés, collés au sol, Némésis est tétanisée. Parce qu’elle comprend que c’est elle la garce. Que c’est elle qui blesse tout le monde et que c’est pas elle qui devrait avoir le droit d’être heureuse. Elle doit le prendre son choix. Ça ne peut pas être un choix par défaut. « Vera… Pourquoi pile quand j’aime quelqu’un je détruit tout? »