« Tu n’es pas déçu, j’espère. » Je regarde autour de moi, inspirant l’air à grandes bouffées, comme s’il risquait de m’en manquer. Pas de fumée s’échappant des pots d’échappements, pas d’usines, pas de bruit. Je me sens si bien que je me croirais chez moi. En plus me tenir à côté de Breann renforce mon sentiment de bien-être, elle a toujours des idées pas très commodes, je ne sais jamais à quoi m’attendre avec elle et je crois que c’est ce que je préfère. Je passe lentement mon bras autour de son épaule et serre amicalement son dos contre mon torse. « Non, c’est parfait. » Et je le pense vraiment, m’éloigner de l’agitation de l’université me donnait l’impression de m’éloigner de mes problèmes même si je savais que ces derniers demeuraient réels, c’est comme si elle m’aidait à m’échapper quelques temps. Je pense qu’elle-même en a besoin, je connais son mal, sa difficulté à conserver une humeur constante sur une longue durée. L’atmosphère dégagée par cet endroit que je ne connaissais pas ne pourrait que l’aider. Je desserre doucement notre étreinte sans retirer mon bras de son épaule. « Où est-ce qu’on est ? » La journée d’hier avait été assez lourde, entre Marley, Paco, ma sœur etc. J’avais assez de mal à assurer ce que chacun attendait de moi, surtout que leurs attentes ne semblaient pas être compatibles. Owen m’avait conseillé de faire ce que je pense être le mieux, de faire uniquement ce qui va dans mon propre intérêt. Sur le coup j’ai cru que c’était le conseil en or mais en me réveillant ce matin je me suis rendu compte que c’était plus facile à dire qu’à faire. Heureusement j’ai Breann, ma petite lumière dans l’obscurité, qui n’attend rien d’autre de moi que ma simple compagnie. « Et… Qu’est-ce qu’on fais là ? » Être statique me dérange, je veux déjà me mettre en action.