Sport obligatoire. Si tu t'étais dit au début de tes années universitaires que tu pourrais définitivement en finir avec le sport, il s'agissait que de doux mensonges qui s'étaient propagés dans toutes les oreilles. Ton père avait veillé à ce que dans ton emploi du temps apparaisse au minimum deux heures de sport. Obligatoire. Tu ne pouvais en échapper et cela comptait évidemment dans ta moyenne en fin de semestre. Tu maudissais ton paternel pour avoir fait ce coup, sous prétexte qu'il avait peur que tu deviennes obèse, à t'engraisser de junk food, alors que ton grand frère s'amusait à pratiquer divers sports. Et les sports, tu les enchainais, chaque semaine, ça changeait. Natation, baseball, lacrosse, football américain. Des sports pour la plupart qui étaient brutes et te terrorisaient. Et cette semaine, c'était le football américain. En tenue, tu te sentais pitoyable. Un match se déroulait en cette heure et forcément, tu avais été le dernier à être réparti dans une équipe, sous les moqueries des membres de l'équipe adverse, et les indignations désespérées des membres de ta propre équipe. Tu savais que tu passerais ton temps dans cet enfer. Et à la fin de ce match, dont tu étais perdant avec ton équipe, tu remarquais toute cette sueur qui s'émanait de ton corps. Tu ne pouvais attendre d'être chez toi pour prendre une douche, tu portais définitivement une mauvaise odeur. Rangeant lentement les affaires, tu étais un des derniers à quitter le stade pour te réfugier dans les vestiaires. Tu t'extirpais de ton équipement, remarquant alors que vous n'étiez plus que deux, toi et un autre gars que tu connaissais vaguement. Tu ne savais pas s'il avait été dans le match ou s'il était juste spectateur. Veillant à te faire discret, tu te déshabillais lentement, ôtant finalement ton tee-shirt. Cependant, ton regard s'était dispersé et apparemment, tu restais bloqué avec ta vue sur le corps de cet individu. Son corps finement musclé t'attirait. Tu aimais beaucoup trop le regard. Instant plaisant. Ton regard se perdait sur ses abdominaux. Tu étais comme dans un rêve, peut-être à cause du manque d'hydratation. God, que c'était beau, et tu sentais un léger filet de bave sortir de ta bouche.

Le sport a toujours fait partie de ta vie, notamment le football américain. Tu te souviens encore des match que tu faisais avec tes frères, dans le jardin de la maison. C'était toi le plus petit, mais aussi le plus rapide. Qualité que tu gardes encore aujourd'hui. Et malgré tes poumons abîmés par la cigarette, tu t'en sors plutôt bien. Une fois les deux équipes formées, tu ne tardes pas à te plonger complétement dans la partie. T'es impitoyable sur le terrain, et tu ne pardonnes aucune faute. Alors tu n'hésites pas à pousser une bonne gueulante quand un des joueurs de ton équipe ne fait pas ce qu'il faut pour avoir le ballon. Finalement l'équipe adverse s'est inclinée face à celle dont tu faisais partit. Et tant mieux, parce que t'es du genre mauvais perdant. Tu retires ton casque et tu trottines vers les gradins ou plutôt vers les pom-pom girls qui s'entraînent non loin. Tu prends place sur un banc, et tu passes quelques minutes à discuter avec l'une d'entre elle. Ce n'est qu'un prétexte, tu attends juste que les douches des vestiaires se vident. Non pas que la proximité des corps de tes compères masculins t'intimident (quoi que), mais plutôt parce que tu préfères prendre ta douche tranquillement, sans personne autour de toi pour venir te demander des trucs. Tu quittes la blonde décolorée et tu entres dans les vestiaires. Tu n'étais pas seul dans la pièce, il y avait ce geek qui n'avait carrément pas sa place ici. Peu importe, ce n'est pas ce genre de personne qui allait venir t'embêter. Tu te déshabillais, rapidement, ne gardant que ton caleçon. Et alors que tu prenais une serviette propre dans ton casier, tu sentis son regard sur toi, sur ton torse. Tu cherches quelque chose ? Incapable de mettre un prénom sur son visage, tu te contentes de le fixer.